Savoir s’orienter grâce aux cartes topographiques est une compétence indispensable en randonnée. Beaucoup d’entre nous savent bien que ce n’est pas parce qu’un itinéraire est balisé qu’il n’est pas possible de se perdre ! Une fois que l’on sait lire une carte, on peut imaginer le terrain de façon précise. On est donc en mesure de se déplacer n’importe où –des sommets du Kilimandjaro aux sentiers du Burren Way !
La connaissance et l’usage des cartes est donc nécessaire pour se situer, se repérer… et arriver à bon port. Voici donc quelques conseils pour s’orienter grâce aux cartes topographiques !
Interpréter les informations
La carte est la représentation symbolique d’un territoire géographique, visant à concentrer le maximum d’informations de toute nature. Il faut donc savoir interpréter ce qu’on y trouve.
# 1 L’échelle d’une carte
C’est le rapport entre la distance réelle et celle qui la représente sur la carte : 1 cm sur une carte au 1/100 000 correspondra à 100 000 cm (soit 1 km) de terrain réel.
Selon l’usage qu’on en fait, on a recours à des cartes d’échelles différentes. Les cartes topographiques les plus précises sont au 1/25 000 (1 cm = 250 m) et sont, naturellement, les plus riches en détails.
# 2 Le Nord
Dans les cartes topographiques modernes, le Nord est toujours placé en haut. C’est le Nord géographique, il correspond à la direction des méridiens. Le bord de la carte indique donc le Nord géographique.
Il ne faut pas le confondre avec le Nord magnétique (sensiblement différent) qui est lui indiqué par la boussole.
L’écart entre les deux s’appelle la déclinaison magnétique. Sa valeur peut figurer en marge de la carte.
# 3 Les courbes de niveau
Sur une carte topographique, l’altitude nous est indiquée par les courbes de niveau. Ce sont des lignes fictives d’altitude égale. Elles sont espacées de dix ou vingt mètres ; plus elles sont rapprochées, plus le terrain est raide.
Bien lire le relief à l’aide des courbes de niveau demande une certaine habitude. Pour les rendre un peu plus compréhensibles, un ombrage fictif (comme si le soleil était au nord-est !) est souvent ajouté sur les cartes.
# 4 La légende
Elle explicite en partie les symboles utilisés par les cartes topographiques. Voici les principaux symboles utilisés pour représenter le terrain :
Routes et voies ferrées : deux traits parallèles noirs plus ou moins épais.
Sentiers, pistes et chemins : traits ou pointillés magenta plus ou moins épais.
Bois, champs et vergers : zones colorées en vert, plus ou moins tramées.
Lacs, mers, étangs, rivières et ruisseaux : traits et zones colorées en bleu.
Habitats et monuments : symboles noirs.
Reliefs : courbes de niveau orange et zones ombrées pour repérer les crêtes.
Entrainez-vous à utiliser votre carte sur le terrain
Connaître les symboles ci-dessus ne suffit certes pas. Pour apprendre à » voir » la carte, il faut sans cesse passer du paysage à sa représentation afin d’intégrer intuitivement celle-ci.
Il faut s’exercer régulièrement afin de maitriser la lecture des cartes topographiques. Le plus facile est de débuter sur des terrains connus.
# 1 Préparation de l’itinéraire
Avant de partir, tracez votre parcours sur la carte, et voyez si vous pouvez le valider sur le terrain. Si vous avez correctement identifié les reliefs et obstacles, votre itinéraire sur carte devrait être fiable.
# 2 Orienter sa carte
La première chose à faire est d’orienter la carte, en faisant coïncider son nord géographique avec le nord magnétique: le mieux est de s’aider d’une boussole. On place la boussole sur la carte, l’aiguille coïncidant avec le nord de la couronne. On fait alors tourner la carte jusqu’à ce que l’aiguille indique aussi le nord de la carte.
# 3 Localiser sa position sur le terrain
Une fois la carte orientée, observez votre environnement et essayer d’identifier les particularités du terrain. Repérez une montagne, une rivière, une route, une forêt … Si vous pouvez trouver trois éléments que vous arrivez à reporter sur la carte, alors vous pouvez être sûr que vous avez localisé votre position.
# 4 Direction de marche
Prenez le temps de consulter votre carte toutes les demi-heures et faites un point sur votre position. Noter votre dernière position sur la carte vous permettra de revenir facilement sur vos pas au cas où vous perdriez vos repères en marchant.
Attention cependant : la carte, aussi précise soit-elle, n’est pas le territoire. Elle n’est pas exempte d’erreurs, notamment parce que le paysage change : routes, maisons, terrains agricoles redevenus friches, sentier nouveau ou disparu, etc.
Aussi, il est important de noter que même au 1/25 000, une carte n’indique pas tout, notamment en terrain très accidenté. Et on sera parfois surpris qu’une forte montée, un coude du sentier ou un petit méandre du ruisseau y soit à peine visible !
Enfin, une carte au 1/25 000 ne couvrira qu’un territoire restreint, ce qui oblige souvent soit à prendre une carte à plus grande échelle (donc plus imprécise), soit à emporter plusieurs cartes.
Quels autres instruments pour s’orienter ?
# 1 La boussole
En complément de la carte, il est conseillé d’utiliser une boussole pour éviter les erreurs d’orientation, particulièrement quand les conditions climatiques sont mauvaises et la visibilité réduite.
La boussole est utile pour mesurer l’azimut (c’est l’angle que fait une direction avec le Nord).
Mettez la boussole le long de la ligne entre votre point de départ (point A) et votre point d’arrivée (point B). Vérifiez que la flèche de visée indique bien l’endroit où vous voulez aller, donc vers le point B.
Tournez le cercle gradué jusqu’à ce que le Nord du cercle gradué soit vers le Nord de la carte. Vous avez maintenant déterminé votre azimut (ce nombre qui est compris entre 0 et 360° se lit à l’intersection entre le cercle gradué et la ligne de visée).
Prenez ensuite votre boussole dans votre main et faites pivoter la boussole pour faire aligner l’aiguille rouge de la boussole avec le Nord du cadran gradué. La flèche de visée indique la direction dans laquelle il faut que vous alliez.
Visez un objet au loin comme par exemple un arbre ou un sommet. Marchez ensuite en direction de cet objet.
# 2 L’altimètre
L’altimètre donne l’altitude d’après la pression atmosphérique. La pression atmosphérique est liée au poids de la colonne d’air au-dessus de nos têtes. Plus on monte en altitude, plus la hauteur de la colonne d’air diminue et donc plus la pression diminue.
Pour évaluer l’altitude, l’altimètre se base sur une variation de pression et calcule la variation d’altitude correspondante.
L’altimètre doit être calé régulièrement lors de passages sur des points cotés ; c’est- à -dire au moment où l’on passe sur un point d’altitude connu (lu sur la carte).
L’altimètre est un outil précieux de navigation, mais il est sensible et l’altitude donnée n’est qu’une estimation. L’erreur reste néanmoins très faible dans la plupart des cas.
# 3 Le GPS
Les applications pour smartphones (iOS ou Android) sont nombreuses.
Pour les cartes, le principe est simple : vous téléchargez gratuitement l’application et vous achetez ensuite les cartes pour organiser vos randonnées.
Point négatif : le GPS nécessite d’avoir du réseau et de la batterie. Il faut donc le garder comme outil complémentaire, et ne pas compter que sur lui. Par ailleurs, il se base sur une triangulation de satellites, ce qui peut poser problème en montagne compte tenu du relief ou en période de brouillard.
En résumé, c’est un complément extrêmement utile en termes de vérification des points déjà établis par les autres méthodes.
Alors, prêts à relever le défi ?
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